Étudiants: la CAQ promets trop

Mercredi, François Legault a fait une déclaration qui m’a fait sursauter: un plan de remboursement des prêts étudiants limité à 5% du revenu, avec effacement de la dette restante après 10 ans.

D’apparence très louable, ce plan risque d’empirer un des problèmes sérieux de notre programme d’études universitaires. Une des bases des principes économiques nous dis que quand un prix est modifié par le bas, cela augmente artificiellement la demande.

Aujourd’hui, déjà, il a un grave problème qui en découle. Beaucoup d’étudiants vont à l’université simplement dans le but d’avoir un diplôme. La nature du diplôme n’est pas vraiment importante, en autant que leur espoir de succès est assez élevé, et que la matière soit d’intérêt. Vu la quasi-gratuité des études universitaire, une grande partie de ces étudiants ne font pas d’analyse coût-bénéfice, ou même d’analyse vis-à-vis l’utilité même de leur diplôme: le but étant de terminer diplômé et non d’acquérir des connaissances utiles à un emploi futur.

Tout étudiant qui fait son cheminement d’éducation dans un but de carrière précis fera cette analyse, et ne peut qu’en sortir gagnant, au Québec, soit avec les coûts actuel, ou les coûts projetés avec les augmentations. Le principe qu’on répète souvent que l’éducation est un investissement qui rapporte, car les étudiants pourront gagner des salaires supérieurs le long de leur carrière tiens dans ce cas-ci. Mais l’étudiant qui va chercher un diplôme « inutile » devra faire face au problème du remboursement de ses prêts éudiant avec un salaire marginalement plus élevé.

Si on enlève le principe même du remboursement éventuel de cette dette accumulée, nous éliminons une des plus importantes barrières qui reste pour limiter la quantité d’étudiants qui poursuivent des études qui leur seront détrimentales. Sans conséquence possible à un mauvais choix, il n’y aura plus d’incitatif aux jeunes adultes de faire un autre choix que de poursuivre des études supérieures, même si en vérité un autre choix aurait pu être plus judicieux pour eux.

Publié le 30 mars 2012, dans Éducation, Modèle Québécois, Politique québécoise. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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